Du grec aïta, « cause » et pathos, « souffrance », l'étiopathie est une technique de soin manuelle dite de « chirurgie non instrumentale » utilisant des manipulations mécaniques (parfois assimilées à du reboutement) afin de traiter notamment les douleurs articulaires, digestives, gynécologiques, ou encore circulatoires. Cette méthode s'apparente en fait à l'ostéopathie ou la chiropractie.
C'est dans les années 1960 que Christian Trédaniel, formé à la philosophie et aux mathématiques, donne à la médecine étiopathique sa structure telle qu'on la connaît aujourd'hui. Lors d'une compétition sportive, Trédaniel se blesse en effet, ce qui occasionne chez lui une névralgie du nerf sciatique. Il essaye de se soigner pendant plusieurs années à l'aide de traitements issus de la médecine allopathique. En vain. Il fait alors la rencontre d'André de Sambucy. Ce dernier pratique diverses techniques manuelles et notamment, l'élongation vertébrale (une sorte de reboutement déjà pratiqué au temps d'Hippocrate) pour soulager ce type de problématiques. Pour Trédaniel, c'est le déclic : il devient l'assistant de l'homme qui a réussi là où tant d'autres ont échoué. Pendant deux ans, il utilise ses acquis à l'Hôpital du Val de Grâce à Paris. Toujours en quête de connaissances, il part ensuite se former à la chiropractie aux États-Unis. Diplôme obtenu, il rentre en France, modérément conquis par ce qu'il vient d'apprendre outre-Atlantique. Il décide alors de fonder les bases de la philosophie étiopathique avec un objectif clair : donner un cadre scientifique à cette technique millénaire afin d'en valider véritablement la portée. En 1963, le terme « étiopathie » est déposé, et cette médecine non conventionnelle est née.
L'étiopathie se fonde sur une approche systémique du corps humain et appréhende l'intégralité de son fonctionnement dans toutes ses différentes interactions intérieures (organes, systèmes, appareils). Cette technique considère qu'il faut remonter à la cause des maux et non se contenter de traiter le ou les symptômes. Même si ces symptômes peuvent permettre d’identifier les raisons du dysfonctionnement. Deux voies se présentent alors à l'étiopathe : soit la cause peut être traitée grâce à l'étiopathie, si elle ne relève pas d'un cas grave nécessitant un traitement allopathique (antibiothérapie, chirurgie, corticothérapie, etc.), soit la cause est irréversible car les lésions sont trop importantes. Si l'étiopathie est indiquée, un protocole de gestes permet par une action mécanique de supprimer la ou les causes du dysfonctionnement, les éliminant ainsi automatiquement.
Selon ses créateurs (et ses défenseurs), cette médecine mécaniste permet de traiter de nombreuses problématiques tels que les troubles ORL (sinusite, rhume, otite), ostéo-articulaires (rhumatisme, arthrose, tendinite, entorse), les troubles du système locomoteur (névralgie cervico-brachiales, tennis-elbow), de la colonne vertébrale (torticolis, lombalgie, hernie discale), du système génital (règles douloureuses, ménopause, prostatite), mais aussi ceux liés à la grossesse (nausées, repositionnement du fœtus), ou à l'appareil digestif (hépatites, colites), circulatoires (tachycardie, bradycardie, jambes lourdes), pulmonaires (asthme, bronchite) ou encore des désordres tels que l'insomnie, la spasmophilie, la déprime, l'angoisse, les migraines, les céphalées, et les perturbations thyroïdiennes. Il faut généralement plusieurs séances pour que la cause soit clairement identifiée et le problème résolu.