Dans un contexte où la médicalisation excessive et la déshumanisation des accouchements suscitent parfois des critiques, les parents peuvent chercher des alternatives à la prédominance médicale des obstétriciens : l'accompagnante à la naissance, communément appelée Doula - terme dérivé du grec ancien signifiant « esclave, servante » - peut remplir ce rôle. Cette professionnelle, dont la mission est d'accompagner la future mère et son entourage pendant la grossesse, l'accouchement et la période postnatale, offre un soutien psychologique, une écoute attentive et une présence réconfortante grâce à son expérience et à sa formation. Cela s'ajoute bien entendu au suivi médical choisi par les parents (hôpital, clinique, sage-femme libérale, etc.).
Bien qu'elle vise à établir une relation de confiance et de complicité avec les futurs parents, l'accompagnante à la naissance n'a pas de rôle médical, n'étant pas une thérapeute : elle ne bénéficie d'ailleurs pas d'une reconnaissance officielle, car il n'existe pas de formation agréée par l'État. Toutefois, elle a suivi une formation spécifique dispensée par divers organismes et associations privées, couvrant des domaines tels que la périnatalité, la relation d'aide et la relaxation. Souvent également mère et ayant elle-même vécu la grossesse et l'accouchement, elle a enrichi son expérience personnelle par des connaissances en physiologie de la grossesse, en accouchement, en soins du nouveau-né, en allaitement, en portage du bébé, etc.
Bien que des études américaines aient démontré les avantages d'un tel accompagnement, notamment une facilitation de l'accouchement, une réduction de l'utilisation d'analgésiques et d'épidurales, ainsi qu'une baisse du taux de césariennes et du recours aux forceps, ces bénéfices semblent difficiles à généraliser en France, où le contexte de l'accouchement est différent et où l'usage des services des accompagnantes à la naissance reste marginal. De plus, leur rémunération n'est pas couverte par la sécurité sociale et n'est pas prise en charge par les assurances complémentaires pour le moment. Actuellement dépourvue de cadre légal, la responsabilité juridique des interventions des accompagnantes à la naissance repose entièrement sur les parents.