La gemmothérapie, également appelée « médecine des bourgeons » – du latin gemmae signifiant à la fois « bourgeon » et « pierre précieuse » - est une approche thérapeutique développée par le docteur Pol Henry (1918-1988), dont la spécificité est d’utiliser des tissus embryonnaires végétaux tels que les bourgeons, les jeunes pousses, et les radicelles (les plus petites parties des racines), en guise de remèdes. Elle est bien-sûr enseignée à tous nos élèves à l'Institut de Naturopathie Humaniste.
Ces tissus végétaux sont mis à macérés dans un mélange d'eau, de glycérine et d'alcool afin d’obtenir un extrait nommé « macérât glycériné ». Elle part du principe que « les bourgeons des végétaux contiennent toute la puissance de la future plante », comme l’explique le botaniste belge Philippe Andrianne.
Le docteur Henry fit le premier l’hypothèse que le méristème - c’est-à-dire le tissu végétal formé de cellules qui constitue la zone de croissance des plantes et se divise très rapidement - pouvait contenir l’information nécessaire au développement des arbres et était donc riche d’un potentiel thérapeutique notable. Il nomma cette nouvelle pratique de la phytothérapie, la phytoembryothérapie (laquelle sera rebaptisée plus tard gemmothérapie à l’initiative du Dr homéopathe Max Tetau). En mettant à macérer les bourgeons et jeunes pousses dans trois solvants différents (et complémentaires) – l’eau, la glycérine et l’alcool -, il pensait ainsi avoir trouvé le moyen d’extraire leur « quintessence ».
Le premier extrait qu’il étudia fut celui du Bouleau pubescent (Betula pubescens) : il montra alors que le macérât glycériné de cet arbre favorisait le drainage des cellules de Kupffer, des cellules du foie intervenant dans l’absorption des aliments.
Comme l’expliquait le Dr Henry, la gemmothérapie s’appuie sur « les énergies biologiques potentielles » des éléments embryonnaires des végétaux. Et parce que ces tissus se trouvent en phase intense de multiplication cellulaire, ils possèdent une teneur supérieure en composés actifs : plus d’acides nucléiques que les autres tissus tout en contenant autant de minéraux, oligo-éléments, vitamines, et facteurs de croissance divers telles que des hormones et des enzymes...
Ils possèderaient ainsi un spectre d’action nettement plus vaste : c’est comme s’ils en avaient toutes les propriétés ajoutées (le « totum »), celles des racines, des feuilles, des fleurs, des fruits, de l’écorce tendre… C’est pourquoi on parle parfois aussi de « phytothérapie globale ».
De nombreuses plantes peuvent être utilisées de cette manière : le cassis pour son action revitalisante, le figuier pour son action analgésique, l’aubépine pour son action apaisante sur le cœur, le tilleul pour son action tranquillisante…