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La luminothérapie et la photothérapie contre les troubles affectif saisonnier (dépression hivernale)

La luminothérapie (également appelée photothérapie) consiste à exposer les yeux à une forte luminosité, celle-ci étant comprise entre 2 500 et 10 000 lux (le lux étant l’unité d’éclairement), à des fins thérapeutiques. Largement utilisée en Europe et en Amérique du Nord, elle se révèle être un traitement très efficace contre la dépression hivernale, ainsi que contre tous les trouble des rythmes circadiens.

Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé que nos phases d'activité et de sommeil étaient uniquement conditionnées par l'alternance des jours et des nuits. Or, nous ne sommes pas seulement sensibles à notre environnement. Nous possédons aussi une horloge interne à l'intérieur de notre cerveau, responsable de notre rythme très proche de 24 heures. Et pour que cette horloge fonctionne correctement, elle a besoin d'être remise à l'heure chaque jour. C'est l'action de la lumière au niveau de l'œil qui permet cette synchronisation. Il existe d'autres « synchronisateurs » non photiques comme la prise alimentaire et l'exercice physique mais la lumière reste le plus puissant.

L'œil, une technologie de pointe

Nous ne faisons pas que « voir » avec les yeux, nous captons aussi des informations invisibles à travers nos pupilles et plus particulièrement à travers les cellules ganglionnaires à mélanopsine. Sous ce nom barbare se cache un photorécepteur récemment découvert, qui s'ajoute aux cônes, cellules responsables de la vision de jour et aux bâtonnets responsables de la vision de nuit. Ce troisième type de photorécepteur serait fondamental dans la synchronisation de notre horloge circadienne. Ce sont les aveugles qui nous montrent le mieux l'existence de cette voie non visuelle. En général ils possèdent une horloge en libre cours, c'est à dire qui ne suit pas le rythme de 24 h. Les médecins leur prescrivent de la mélatonine, l'hormone du sommeil, pour réguler leur cycle. Or certains aveugles n'ont pas besoin de supplémentation : ils ne voient pas la lumière d'une manière consciente mais leur horloge est quand même remise à l'heure tous les jours !

Voir la vie en bleu

L'effet de la lumière sur l'horloge circadienne dépend de l'intensité lumineuse et de sa durée. Plus la lumière est intense et/ou plus la durée est longue, plus l'effet sera important. Rien ne sert néanmoins de s'exposer à des intensités trop fortes, au-delà d'un certain niveau, la réponse de l'horloge biologique n'augmente plus. L'effet de la lumière dépend aussi de la couleur utilisée, c'est à dire de sa longueur d'onde. La lumière bleue serait la plus efficace.

Vivre au rythme du soleil

L'heure d'exposition est aussi essentielle : en moyenne la lumière à laquelle nous sommes exposés le soir et en début de nuit a pour effet de retarder notre horloge, alors que la lumière reçue en fin de nuit et le matin a l'effet inverse, celui d'avancer l'horloge. C'est donc notre exposition tout au long de la journée à la lumière qui permet de réguler notre cycle de 24 h dans sa globalité.

Décalage horaire

Les rythmes biologiques sont décrits depuis l'antiquité et la sagesse populaire sait depuis longtemps que nous ne sommes pas tous égaux devant le sommeil : il y a les couche-tôts et les lève-tards … Et bien, ces distinctions existent bien en chronobiologie, la science qui étudie nos rythmes biologiques. Les individus du  soir  « tournent » sur 24H30 et ceux du matin sur 23H30. Les premiers verront leur horloge retarder de trente minutes chaque jour et ceux « du matin » avancer de 30 minutes et sans une exposition suffisante à la lumière, des troubles du sommeil peuvent s'installer. Le travail de nuit ou décalé, le changement de fuseaux horaires désorganisent aussi particulièrement ces biorythmes.

Le blues de l'hiver

Le manque de lumière ne désynchronise pas seulement l'horloge biologique, il accentue également une tendance naturelle à l'hivernation, un héritage du temps des cavernes quand cette phase de ralentissement biologique permettait de survivre au froid. Selon les individus, cette empreinte reste encore plus ou moins fortement inscrite dans nos rythmes biologiques. Quand l'importance des symptômes et leur récurrence chaque hiver deviennent un handicap et signent un authentique état dépressif, les médecins parlent de trouble affectif saisonnier (TAS, ou dépression hivernale). Les symptômes physiques sont au premier plan et parmi eux une fatigue intense accompagnée d'une difficulté à se concentrer. La fatigue ressentie la journée est souvent liée à un réveil matinal difficile comme si le sommeil, même prolongé, n'était plus assez réparateur. Boulimie ou appétit anormalement grand et libido en berne complètent le tableau. La grande coupable ? La mélatonine, l'hormone du sommeil secrétée en trop grande quantité et responsable de cet état de fatigue. On retrouve également, comme dans d'autres formes de dépression, une baisse du taux de sérotonine, un neuromédiateur impliquée dans l'humeur et qualifiée de molécule du bonheur. Les médecins proposent d'ailleurs la photothérapie aux femmes souffrant d'un syndrome prémenstruel aggravé l'hiver.

Et la photothérapie fût

Les bienfaits de la lumière sont connus des médecines orientales depuis la nuit des temps. En Occident, tout commence avec les recherches sur la lumière rouge du prix Nobel Niels Ryberg Finsen (1860-1904), inventeur du concept de photothérapie. Il faudra attendre les années 80 pour qu'une équipe du National Institute of Mental Health (l'institut de santé mentale américaine) menée par le psychiatre Norman E. Rosenthal, fasse le lien entre rythmes biologiques et lumière. C'est bien à travers les fréquences visibles par l'œil que la lumière produit son effet thérapeutique et non pas à travers des UV (ultraviolets) ou la chaleur des infrarouges. L'efficacité de la lumière pour rétablir une humeur défaillante chez les individus est aujourd'hui reconnue au niveau international. Les mots photothérapie, luminothérapie ou luxthérapie sont sensiblement équivalents. Les médecins utilisent le terme photothérapie qui englobe d'autres spécialités (dermatologie, néonatalogie, ophtalmologie). Le préfixe photo (lumière en grec) évoque le photon, particule de lumière qui exerce des effets biologiques grâce à l'énergie qu'elle contient. Le terme luminothérapie (ou luxthérapie) est utilisé pour parler de la branche de la photothérapie qui s'occupe de la synchronisation de l'horloge biologique.

 

Quelque soit son nom, la thérapie par la lumière est un traitement médical puissant qui doit être prescrit de manière individualisée et doit faire l'objet d'un suivi. La réussite du traitement passe par une bonne observance. En France, la photothérapie est pratiquée dans quelques centres du sommeil et services psychiatriques hospitaliers. Les recommandations actuelles sont une exposition quotidienne de trente à soixante minutes à une lumière de forte intensité au réveil selon un horaire adapté au patient pendant trois à cinq semaines ou plus si nécessaire. Pour tous ceux qui sans souffrir d'un TAS, sont sensibles aux changements de saison, un éclairage de qualité dans la maison, c'est à dire avec des lampes reproduisant le spectre solaire peut avoir un effet bienfaisant. Maintenir une activité physique quotidienne à l’extérieur (idéalement dans la nature) est aussi à privilégier.

En pratique

Certaines des lampes spécialisées vendues dans le commerce possèdent les mêmes vertus thérapeutiques que celles utilisées à l'hôpital. La lampe de photothérapie doit être considérée comme un véritable médicament, donc attention aux gadgets. Pour un traitement d'attaque, il est conseillé d'avoir au moins 10 000 lux, ce qui correspond à l’intensité d’un jour de grand beau temps. Cela permettra de réduire considérablement le temps d'exposition. Les lampes sont sans danger et depuis peu, il existe également des lampes portatives utilisant la technologie « DEL », diodes électroluminescentes qui émettent une lumière bleue à laquelle les cellules photoréceptrices sont plus sensibles. Les panneaux lumineux sont plus agréables et efficaces car il n’est alors nul besoin d'être éblouis. Il suffit de se placer à 30 cm de la source lumineuse et de vaquer à ses activités.

L'avenir de la photothérapie

Les chercheurs ne sont qu'au début des recherches sur les applications de la photothérapie, en particulier pour savoir quels sont les longueurs d'onde (couleurs) les plus efficaces. Des études montrent des bienfaits sur le système cognitif des personnes âgés et la photothérapie pourrait prévenir certaines maladies dégénératives.

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