L’auriculothérapie est une méthode de réflexologie qui utilise le pavillon de l’oreille à des fins thérapeutiques. Elle se rapproche de l’acupuncture sans toutefois en être. Cette technique repose sur le postulat qu’en stimulant certains points précis de l’oreille externe il est possible d’agir à distance sur différents systèmes et organes.
On retrouve des traces de ce procédé en Médecine Traditionnelle Chinoise, mais son utilisation reste marginale jusqu’à ce que le médecin généraliste lyonnais Paul Nogier (1908 – 1996) s’y intéresse dans les années cinquante. A cette période, il remarque chez certains de ses patients, une petite cicatrice toujours au même endroit, sur la partie supérieure de l’oreille. Curieux et perplexe, il apprend alors qu’une guérisseuse marseillaise, Madame Barrin, soulage – dans l’illégalité la plus totale - les sciatiques en cautérisant un point précis de l’oreille. Sans attendre, Nogier tente l’expérience sur un de ces patients et est stupéfait du résultat. Pendant plusieurs années, il réitère l’expérience en tentant de l’étendre à d’autres troubles sans grand succès. Jusqu’au jour où il réalise que dans l’oreille tient l’entière représentation du corps : elle prend la forme flagrante, selon lui, d’un fœtus inversé.Continuant ses recherches, il parvient à dresser dès 1956 sa première cartographie de l’oreille.
Aujourd’hui, bien que certains effets positifs ne soient plus à démontrer, l’auriculothérapie pâtit encore d’un manque de fondement scientifique. Cependant, cette médecine non conventionnelle est tout de même reconnue depuis 1990 par l’OMS qui a standardisé, sous l’égide du Docteur Raphaël Nogier, une nomenclature comprenant quarante trois points.
Ensuite, grâce à la cartographie de Nogier, le thérapeute prend conscience des zones corporelles correspondantes. Une fois la problématique localisée, il utilise différents outils pour la traiter : aiguilles classiques (aiguilles d’acupuncture), aiguilles semi-permanentes (plus courte et placées entièrement dans l’oreille, elles sont gardées de quelques jours à quelques semaines), cautérisation (pour le traitement des douleurs dites « rebelles »), massage et différentes fréquences de lumière infra-rouge.
Ce traitement semble donner des résultats en cas de troubles ostéo-articulaires, de maladies fonctionnelles (diarrhée, constipation, migraine, spasmophilie, etc), de douleurs chroniques, de troubles gynécologiques, de névralgies du trijumeau (douleurs apparaissant d’un seul côté du visage) et s’avère très efficace dans l’accompagnement d’un sevrage tabagique. Le traitement de certains troubles du comportement (névrose, petite dépression, etc) serait également amélioré grâce à ce procédé.
Cependant, quelques contre-indications demeurent pour les personnes atteintes du syndrome du défilé thoraco-brachial (compression de nerfs et de vaisseaux entre le cou et l’épaule), de cicatrices toxiques (encore appelé cicatrice « émotionnelle »), et de foyers dentaires (pathologies dentaires plus ou moins douloureuses et visibles qui peuvent générer d’autres pathologies).
NB : L’auriculothérapie est à différencier de l’auriculomédecine (ou RAC), autre pratique découverte par Paul Nogier.
L'auriculothérapie n'est pas enseignée à l'Institut de Naturopathie Humaniste, car il s'agit d'une technique complexe, qui utilise en outre souvent des aiguilles d'acupuncture, ce qui est interdit aux naturopathes.