De journaliste à directrice de l’INH, il n’y qu’un pas ?
Oh non, il y en a plusieurs ! Je me suis formée à la naturopathie car je souhaitais mieux maîtriser certaines informations lorsque j’étais journaliste, et je me suis prise au jeu. Et ce n’est qu’au fil des rencontres, des envies, et des connaissances, que j’ai eu l'idée de créer une école. Tout ceci représentant un chemin de plus de dix ans…
Vous avez souhaité créer une école "pas comme les autres". En quoi l’INH se distingue-t-elle des autres écoles de naturopathie ?
Nous nous distinguons sur de nombreux points.
A qui s’adresse l’INH ?
Nous formons des professionnel.le.s de la naturopathie et du bien-être. Les personnes qui nous rejoignent souhaitent se former à la naturopathie pour en faire leur métier, ils sont donc pour la plupart dans une démarche de reconversion professionnelle. Même si nous avons toujours un.e ou deux élèves qui se forment directement après le Bac. Mais c’est loin d’être la majorité.
Nous proposons aussi dorénavant de la formation continue...
Quelle est votre vision de la naturopathie moderne ?
Je pense que la naturopathie ne doit pas être dogmatique ni s’accrocher à des principes. Une naturopathie moderne doit donc être capable de se remettre en question avant tout, au regard des études et de la science. Ensuite, elle doit faire envie. Ce qui signifie, ne pas être systématiquement dans la restriction ni la culpabilisation, mais montrer qu’il est possible de prendre soin de soi dans la joie.
La naturopathie est un univers extrêmement vaste et il est possible de trouver des propositions qui parlent à chacun et lui permettent de prendre soin de sa santé de manière personnalisée.
Pourquoi avoir rapproché les notions de NATUROPATHIE & D’HUMANISME ?
Je pense que l’être humain doit être au cœur d’un tel projet. Lorsque l’on accompagne des gens, on doit apprendre à les écouter, à les respecter et à faire avec ce qu’ils sont. Il n’y a donc pas une manière idéale, absolue, de faire de la naturopathie, mais des milliers de manières individuelles.
La naturopathe n’est pas là pour prendre en charge l’autre, mais pour lui donner les clés de sa santé, à un moment de son existence. C’est une posture de responsabilité de part et d’autre.
Quelles sont les spécificités d’enseignement de l’IHN ?
Il y a tout d’abord la part importante que nous donnons à la pratique, comme déjà évoqué. A priori, lorsque les élèves praticiens se rendent disponibles, c’est pour s’initier à l’une des innombrables techniques que représentent la naturopathie, et rarement pour un cours théorique.
Les enseignants de l’école sont également des experts reconnus, la plupart ayant publié des livres et faisant bien plus que maîtriser leur sujet !
Mais au-delà de ça, c’est aussi et peut-être surtout un état d’esprit : il s’agit d’une école de petite taille, familiale, artisanale presque, où les élèves sont écoutés, entendus, nous organisons de nombreux temps de partage : il y a des conférences mensuelles ouvertes à tous les élèves et anciens élèves, des cours de sophrologie en ligne, mais aussi du tutorat, et du soutien en ligne pour un accompagnement à la carte…
Quelles sont les opportunités d’emploi à la sortie de l’école ?
La plupart des élèves ouvrent leur cabinet de naturopathie, et nous les accompagnons (s’ils le souhaitent) dans ce processus. D’autres écrivent des livres, travaillent pour des centres de bien-être et/ou proposent des stages.
La demande pour la naturopathie ne fait que croître dans la société. Mais il faut savoir que c’est un processus progressif qui nécessite l’engagement de chacun, comme pour toute reconversion.
Vous venez de fêter vos 6 ans, quel bilan dressez-vous ?
Que nous avons eu beaucoup de chance ! Paradoxalement, la crise sanitaire a été pour nous une vraie rampe de lancement, car les personnes avaient du temps pour s’informer et recherchaient des choses qui faisaient sens dans leur vie. La naturopathie est par nature un métier qui a du sens…
Notre équipe enseignante est aussi vraiment extraordinaire, dans leur transmission, c’est certain, mais aussi leur engagement au sein de l’école.
Car créer et faire vivre une entreprise est un challenge de chaque instant, et je pense que notre force réside principalement au sein de nos équipes, enseignantes et administratives.
La chose, concernant l’IHN, dont vous êtes la plus fière ?
Personnellement, c’est d’avoir oser me lancer ! Mais surtout, concernant l’école, ce sont les témoignages, voire les larmes des élèves lorsqu’ils ont fini leurs études et qu’ils nous disent qu’ils ont passé ici les plus belles années de leur vie, que l’INH les a changés à jamais. Nous parvenons (la plupart du temps) à concilier partage, joie et exigence.
C’est aussi d’offrir au monde des naturopathes humanistes de grande qualité.
Vos 3 plus beaux souvenirs à l’INH ?
Comment imaginez l’INH en 2030 ?
J’imagine de nombreuses choses : un enseignement de la naturopathie dans un contexte de plus en plus pacifié avec des élèves exigeants et engagés, un soutien technologique marqué (afin de faciliter les apprentissages pour chacun), une ouverture sur des thématiques pointues, mais sans perdre de vue notre essentiel, une naturopathie ouverte et responsable, à l’écoute des autres et du monde.
(Entretien mené par Sophie Macheteau, merci à elle)